Bouc émissaire,
article de Francis DANVERS dans son dictionnaire :
S’orienter dans la vie : un pari éducatif ?, Pour des sciences pédagogiques de l’orientation – Tome 3, de la 601e à la 700e Considération,
Presses Universitaires du Septentrion, 2017.
L’article (du dictionnaire) commence ainsi :
BOUC EMISSAIRE : Bouc que le Grand Prêtre, dans la religion hébraïque, envoyait le jour du Grand Pardon (Yom Kippour) dans le désert, « chargé des péchés » d’Israël (Lévitique, ch. 16). Dans le Nouveau Testament, le Christ est présenté comme un bon pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis (parabole de la brebis perdue). C’est tout le sens de son sacrifice (Evangile de Jean, 11, 47 à 54). La fonction majeure du bouc émissaire relève d’une entreprise de dévoilement : « la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle » (Marc 12,10). E. Littré, 1994, parle du « terriblement discernement des boucs et des brebis », des élus et du réprouvé, bouc infâme (Dictionnaire de la langue française).
Il évoque les travaux, souvent négligés, de la psychologie sociale américaine :
En psychologie sociale, Dollard, 1939, (théorie reformulée par Berkowitz, 1962), a formulé l’hypothèse selon laquelle les préjugés et la discrimination à l’égard des groupes auraient pour origine une agressivité causée par une frustration. Cette agressivité, ne pouvant être refoulée ou dirigée directement vers la cause de la frustration, se déplacerait vers des groupes sociaux qui assument ainsi la fonction de boucs émissaires. La montée de l’antisémitisme en Allemagne en est un exemple.
Il parle des travaux du CERBERES :
Rémi Casanova, spécialiste de la violence en milieu institutionnel éducatif a dispensé de nombreuses formations sur la question du bouc émissaire en n’en faisant un indicateur des évolutions sociétales grâce au concours du groupe CERBERES (Conseil, Etude, Réflexion sur le Bouc Émissaire Réel et Symbolique) et de l’Observatoire du bouc émissaire qu’il anime dans le cadre du CIREL Nord de France à L’université de Lille 3 depuis 2013.
Il termine son article ainsi :
Réfléchir au bouc émissaire, c’est résister à soi-même. Pour O. Houdé, 2015, c’est en mobilisant le paradigme transversal de la résistance qui caractérise l’individu, mais aussi le fonctionnement global de la société, que nous pouvons inhiber le système des automatismes qui conduit à la violence, mais ce n’est jamais gagné d’avance.
Enfin, dans sa courte bibliographie, relevons :
Scubla, L. (2014). Donner la vie, donner la mort. Lormont : Le Bord de l’eau.