Indicateurs de compréhension du groupe

Bouc émissaire : comment se porte et se comporte votre groupe, institution, entreprise, société, civilisation ?

Il s’agit de comprendre l’état structurel d’un groupe, quelle que soit sa taille, au regard du phénomène du bouc émissaire. A travers quelques indicateurs, il est aisément possible de connaître le comportement du groupe vis-à-vis du phénomène. Et à travers son comportement, il devient possible d’établir un diagnostic sur son état. Par la grille de lecture que nous proposons, à travers le comportement d’un groupe, nous savons alors comment il se porte. Il devient alors possible de traduire ce diagnostic dans différents champs, émotionnel, psycho affectif, institutionnel, politique etc. et de qualifier le groupe.

Voici les quatre indicateurs qui indiquent comment se porte le groupe au regard de son comportement vis à vis du phénomène du bouc émissaire.

louis_XVI_tuileries_10_juin_1792, bouc émissaire

La force réelle et symbolique du bouc émissaire avant son affaiblissement, est une indication sur l’état du groupe : plus le bouc émissaire est fort, plus le groupe se porte mal.

Les quatre indicateurs renvoient directement à un état plus ou moins bon du groupe :

Pour améliorer la compréhension de cet indicateur, on pourra éventuellement poser ces questions : Le groupe est-il coutumier du fait ? A quel rythme ? Y a-t-il accélération des cycles ? Sur quelle durée ? Quand s’est déroulée la dernière éviction de type bouc émissaire ? Sur les derniers six mois, la dernière année, les cinq dernières années ?

  •  b) le poids (la force initiale) de la victime : plus la victime est puissante, forte, influente, plus le groupe se porte mal, (on sera attentif à la distinction entre le pouvoir réel et le pouvoir affiché, sachant que le pouvoir ne se situe pas toujours où on le croit ou bien où on nous indique qu’il se trouve ; la force des tabous groupaux modifie parfois la perception de la réalité qu’en ont les acteurs). Le bouc émissaire est en effet aussi fort que la force générée par les antagonismes internes du groupe. Trop fort, le groupe ne pourrait s’y attaquer, trop faible il ne pourrait pas remplir sa fonction de substitution.

Pour améliorer la compréhension de cet indicateur, on pourra éventuellement poser ces questions : qui est la victime ?; est-ce une personne, un groupe, un peuple, une religion, une institution, une activité, un lieu, un objet institutionnel ?; quelle est sa place, quel est son pouvoir, son influence directe / indirecte , réelle / symbolique ; quels sont aussi ses réseaux de relations au sein et en dehors du groupe (institutionnels, affectifs, etc.)…

  • c) la nature des signes victimaires de la victime (son rapport avec la raison d’être du groupe) : plus la victime est proche de la raison d’être du groupe, plus le groupe se porte mal. A travers un bouc émissaire proche du cœur du groupe, c’est le groupe en son cœur qui est fragilisé voire sacrifié : en s’attaquant à son cœur même, on assiste à une sorte d’auto sacrifice, de suicide du groupe. Un groupe qui se porte bien génère un bouc émissaire éloigné voire extérieur à lui-même : le groupe le mieux portant génère un bouc émissaire symbolique, imaginaire, irréel.

Pour améliorer la compréhension de cet indicateur, on pourra éventuellement poser ces questions : la victime porte-t-elle des signes victimaires singuliers ou partagés au sein du groupe ?; à quels réseaux et niveaux institutionnels ressemble-t-elle, desquels est-elle très éloignée ? ; d‘une manière générale, on cherchera à savoir de quelle nature sont les signes victimaires (physiques,  sociaux, religieux, professionnels) et à quoi ils se substituent.

  • d) le sort réservé à la victime (le dénouement du cycle) : plus le dénouement est brutal, injuste et cruel, plus le groupe se porte mal. Avoir le souci des victimes, atténuer voire éviter leurs souffrances, être juste voire bon devient un gage de capacité à repérer, reconnaître, réparer ses excès voire ses dérives.

Pour améliorer la compréhension de cet indicateur, on pourra éventuellement poser ces questions : la victime est-elle innocentée, graciée, condamnée, sacrifiée ? ;  a-t-elle les moyens, lui donne-t-on les moyens, institutionnels ou personnels de renaître sur place, ailleurs ?

Ces quatre indicateurs interviennent au sein d’un processus lui-même inscrit dans une perspective cyclique. C’est la raison pour laquelle il est fondamental de questionner les valeurs et comportements du groupe au-delà de ces éléments. Ce sont alors une brève série d’autres balises qui indiquent si le terrain est propice au développement du phénomène, avant même qu’il soit clairement repérable.

Bouc émissaire, les 4 indicateurs

4 indicateurs relatifs au bouc émissaire indiquent si l’institution va mal !

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