Le bouc émissaire dans le temps et dans l’espace

une contribution rédigée par Stéphane Massonet

dans le chapitre Le rite du bouc émissaire à l’initiative de la Bible ?,

chapitre 2 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, dirigé par Rémi CASANOVA et  Françoise-Marie NOGUES,

publié aux PUS, en novembre 2018

 

Le texte commence par ceci :

« Lorsque nous évoquons la figure du Bouc émissaire, d’emblée nous nous trouvons en présence d’un phénomène trouble, complexe, à dimensions multiples, qui n’a cessé de fasciner et de retenir l’attention des historiens des religions, des sociologues, des anthropologues ou encore des philosophes. Dès que l’on pose la question des sources ou de l’origine, nous sommes conviés de remonter tout d’abord aux sources les plus anciennes comme la Bible.» 

et se termine par ceci :

« Pourquoi un groupe ou une communauté ont-ils recours à ce type de représentation ? Qu’est-ce qui pousse une communauté à toujours choisir, dans une logique de l’auto-immunité, l’une expulsion de ses éléments endogènes ou impurs ? Quelle figure du désir traverse une société dès que celle forgée en profondeur par une pulsion de mort aboutit au sacrifice ? Et si cet impur est également soumis aux fluctuations du relativisme, n’aboutissons-nous pas à un comparatisme tronqué autour de la logique de la victime émissaire ? René Girard avait posé l’universalité de la figure émissaire et voyait dans la violence sacrificielle une loi générale de toute société, soulevant de nombreuses critiques et des réserves chez les anthropologues. Probablement, avant d’énoncer les lois relatives à cette figure du bouc émissaire, convient-il de débrouiller ses différentes vues et perspectives dans la forêt des mythes et des croyances d’un monde dépourvu de magie .»

On y trouve notamment :

« À la veille de la seconde guerre-mondiale, un groupe de sociologues et de philosophes rassemblés autour de Georges Bataille et de Roger Caillois ont tenté de poursuivre l’étude des représentations des différentes formes de pouvoirs.»

 

« Je voudrais terminer ainsi par évoquer Luc de Heusch qui a étudié la question du sacrifice et de la royauté dans le bassin du Congo.»

 

 « En esquissant cette figure du bouc émissaire à travers le temps et l’espace, nous avons voulu montrer la diversité d’un questionnement. Celui-ci est parti des travaux de Frazer.»

   Livre Bouc émissaire concept en contextes, la présentation de la contribution de Stéphane Massonet : ICI

Stéphane Massonet              

Stéphane Massonet est membre du Centre de Recherche en Philosophie (PHI) à l’Université Libre de Bruxelles. Il travaille sur les rapports entre philosophie et anthropologie et propose une approche comparative de la crise sacrificielle.