Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, Jacques Pain

Jacques Pain, auteur d'une contribution sur le bouc émissaire et les violences institutionnelles

Jacques Pain, bouc émissaire et les violences institutionnelles

Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle : une sortie sans secours

une contribution rédigée par Jacques Pain

dans le chapitre « Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ? »,

chapitre 1 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, dirigé par Rémi CASANOVA et  Françoise-Marie NOGUES,

publié aux PUS, en novembre 2018

 

Le texte commence par ceci :

« « Je la hais, je la vomis, je ne pourrais même plus monter dans le même ascenseur. Et dire que nous avons été si proches ! »

Ils sont quatre – trois femmes et un homme, à co-piloter les quatre unités d’une structure sociale d’accueil, sous la tutelle d’un CA et de son bureau, dits « lointains ». Trois directions et un « chef de projet », d’une association nationale.» 

et se termine par ceci :

« D’une certaine manière, ils annoncent l’état de réalisation du processus du bouc émissaire. Ils tissent et révèlent l’infrastructure de la vie sociale. Nous commençons à peine à explorer la vie psychique, et l’enracinement neuro-psychique des émotions. La violence est au cœur du processus relationnel. Un moteur neuronal mal maîtrisé, qui reste à « civiliser ».

En fait le bouc – ou la chèvre, ou le chat noir, ou un diable de passage – émissaire, peut assurer un rôle transitionnel « internalisé » ; ainsi des janissaires turcs, ces esclaves guerriers magnifiés par la violence et la mort. Il y a là un retournement de fonction symbolique. Le monde reste primitif. Le bouc émissaire a de l’avenir..»

On y trouve notamment :

« Ce que j’avais vérifié dans cette histoire édifiante ici condensée, et bien d’autres, c’est que le bouc émissaire a en fait différents rôles institutionnels : pare-feu (miroir du « négatif », au sens Hégélien[1]), fixe feu (mémoire et archive du négatif).»

« L’angoisse est le signal majeur de la violence et de sa proximité. Jusqu’à indiquer sa présence et son cheminement même lointains. Si nous suivons là encore Lacan, elle escorte le désir, et nous retrouvons la classique triangulation biblique : Désir/Angoisse/Violence.»

 « La non-violence par la violence, une voie difficile mais digne de la bande de Möbius, une interface à une seule face continue. Que faire, alors, de la violence faite au bouc émissaire ? »

                                                                                           

Jacques Pain

Jacques Pain évoque le bouc émissaire

Jacques Pain évoque le bouc émissaire

Professeur Émérite de Sciences de l’Éducation, fondateur du secteur de recherches « Crise, école, terrains sensibles » (1993) et spécialiste de pédagogie et intervention institutionnelles et des violences à l’école et dans les institutions. Site : http://www.jacques-pain.fr/jpwp/. Fondateur des éditions associatives Matrice (1983), avec Daniel David et Christine Vander Borght ; site http://www.champsocial.com.

 

 

[1]Dans le moment dialectique de la pensée, le caractère symétrique « absolu » de l’antithèse.

La présentation du texte de Jacques Pain : Bouc émissaire, une sortie sans secours