De la précarité psychique au bouc émissaire

De la précarité psychique au bouc émissaire : le groupe thérapeutique ,

Damien AUPETIT, Marjorie SANCHEZ,

« Enfances & Psy 2015/3 (N° 67), p. 81-92.

 

Bouc émissaire dans Enfance et Psy ... l'Observatoire du Bouc Émissaire en parle ...

Bouc émissaire dans Enfance et Psy … l’Observatoire du Bouc Émissaire en parle …

 

L’article met en exergue une citation de daniel Pennac dans la Fée carabine : « «Vous êtes bouc émissaire […] Ça veut dire que vous attirez sur vous tous les emmerdements du monde, comme l’aimant, ça veut dire que dans cette ville, des tas de personnes que vous ne connaissez même pas doivent en ce moment vous tenir pour responsable de tas de choses que vous n’avez pas faites.» »

L’introduction de l’article : « À travers cet article, nous ferons part de nos réflexions issues de nos pratiques groupales en CMpp et en IMpro auprès d’enfants et d’adolescents pris dans des difficultés de socialisation. avant de définir ce que recouvre la notion de précarité psychique, précisons que nos groupes ne sont pas uniquement composés d’enfants dans cette situation de précarité et que cette problématique transversale se retrouve dans diverses pathologies. dans cet écrit, nous souhaitons montrer comment ce type de sujet peut trouver, à travers un groupe thérapeutique, l’occasion de tisser des liens de meilleure qualité avec ses pairs, être plus en accordage et se retrouver ainsi moins en marge des autres groupes et progressivement par extension moins en marge du champ social. »
Les auteurs poursuivent : « Nous articulerons la notion de précarité psychique avec celle du bouc émissaire, qui la contient dans un jeu d’emboîtements. en effet, la personne prise dans une précarité psychique est plus assignée à cette place du fait de sa fragilité du lien à l’autre et à lui-même. L’illustration du sujet dans une précarité psychique constitue alors le paradigme du bouc émissaire. »
Ils remarquent à juste titre : « dans le langage courant, on parle peu du concept de bouc émissaire, mais plutôt de souffre-douleur, de « tête de turc » du groupe, de « maillon faible », d’exclu.

Ils poursuivent : « De plus, en parcourant la littérature sur la dynamique de groupe, il est frappant de constater que très peu d’écrits traitent de ce phénomène. Il est en général juste perçu de manière réductrice comme déplacement du transfert négatif du thérapeute sur un autre membre du groupe. pour autant, il est essentiel de saisir son rôle dans le fonctionnement des groupes. Le bouc émissaire se situe en effet dans une position intermédiaire entre l’individuel et le groupal, du fait de sa position spécifique, singulière.

Ils poursuivent encore :  « La figure du bouc émissaire apparaît comme nous l’avons vu suite au vécu d’indifférenciation, de perte identitaire dû à la mise en groupe. »

Bien plus loin, ils concluent : « Si, dans nos propos, nous avons souhaité mettre l’accent sur le fait que la fonction transformatrice est particulièrement portée par le bouc émissaire, cette fonction est également portée par l’ensemble du groupe. »

L’article complet : ici