Le pouvoir de vie et de mort, Souveraineté et peine capitale,
un ouvrage de Daniela Lapenna,
paru à Paris, aux Presses Universitaires de France
en 2011
C’est plus exactement dans la troisième partie de l’ouvrage, au chapitre I, que la question du bouc émissaire est posée :
Troisième partie : Peine capitale et réflexion anthropologique : la dynamique sacrificielle
Chapitre I Le bouc émissaire p.275
À travers la pensée de René Girard 277 / Le désir mimétique 277 / Le sacrifice fondateur : le meurtre du père primitif 280 / La légitimation originelle du sacrum 283 / La désignation de la victime 286 / Dynamique sacrificielle et peine de mort 290 / « Sacrifice religieux » et « sacrifice juridique » 290 / La dynamique sacrificielle substitutive 292 / La « sacralité » du condamné 295 / La sacralisation de l’officiant : le fratricide fondateur 295 / La peine de mort comme meurtre rituel 297 / Le condamné comme bouc émissaire 299 / Le sacrifice du fils : Isaac, le Christ, le condamné à mort 302
Les premières lignes du chapitre, présentées sur cairn.info :
« L’objet de ce chapitre est de vérifier l’hypothèse selon laquelle un fondement religieux serait à l’origine de la décision souveraine sur la vie et la mort des citoyens. On se propose de prendre en considération l’aspect sacro-rituel de l’exécution capitale et de montrer dans quelle mesure le condamné à mort peut remplir la fonction de bouc émissaire. La peine de mort, dans l’histoire de l’humanité,… »
La présentation du livre : ici, et le résumé qu’en propose l’éditeur :
« La peine de mort est-elle moralement justifiable et juridiquement légitime ? Est-il possible de mettre en cause le fondement du droit souverain à condamner à mort ?
À partir d’une analyse des différents modèles philosophico-politiques justifiant le pouvoir, et afin de problématiser le rapport entre le pouvoir souverain et la peine capitale, cet ouvrage tend à mettre en lumière la manière dont la source de légitimation du « pouvoir de donner la mort » a été défendue, tout au long des siècles, par la reconnaissance d’une base théologique à l’autorité. La tentative de déconstruire le lien entre théologie et politique et l’ouverture sur une vision normativiste du pouvoir constituent, au contraire, la base théorique de l’argumentation abolitionniste. À travers un travail théorique minutieux, mettant en lumière les insuffisances de la position favorable à la peine de mort ainsi que le concours d’éléments étrangers à la théorie du droit – tels que l’aspect rituello-sacrificiel – pour justifier l’exécution capitale, cette étude montre que si l’on place la dimension transcendante du pouvoir souverain avant l’identité morale de l’individu, alors la mise à mort du criminel peut être justifiée. Au contraire, une idée différente de la constitution du sujet impose de chercher un fondement ultime à l’inviolabilité de l’individu contre le pouvoir lui-même et donc de conclure à l’inadmissibilité morale de mettre à mort un homme, quel que soit le crime qu’il ait commis. »
Le sommaire complet de l’ouvrage : ici