Du mimétisme à l’hominisation, la violence différante

René Girard : du mimétisme à l’hominisation : la violence différante

Stéphane Vinolo

L’harmattan, 15/12/2005

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René Girard expliqué par le Pr Vinolo

 

Le résumé  : René Girard : du mimétisme à l’hominisation « La violence différante » Le problème de l’hominisation présente un véritable défi pour les sciences humaines. Il s’agit de penser par un seul et même concept, à la fois une grande proximité entre l’Animal et l’Homme afin que l’on puisse envisager le passage de l’un à l’autre, mais aussi une rupture radicale. C’est dans la littérature que René Girard trouve ce concept qui résonne dans toute son oeuvre : la mimesis. Le processus d’hominisation n’est donc ni plus ni moins que la solution à la violence engendrée par l’imitation des désirs. Si l’Homme s’arrache à la Nature, c’est parce qu’il accède à un mode de gestion particulier de la violence. Ne pouvant lutter directement contre celle-ci et l’affronter face à face sans risquer d’amplifier ses dégâts, il la déplace sans cesse sur des boucs émissaires dont la haine commune rassemble. L’auteur montre ici comment, de se déplacement, de cette différance de la violence, émerge un ordre qui ne peut exister que dans une certaine méconnaissance des processus qui le mettent en place, et qui doit donc être pensé formellement sur le mode de l’auto-réalisation. René Girard fait partie de ces auteurs français que l’on étudie plus à l’étranger que dans les universités françaises, tout comme ce fut souvent le cas pour Jacques Derrida ou encore Michel Serres. Cette année 2005, puisqu’il entre à l’Académie, il est temps de lui redonner la place qu’il mérite parmi les intellectuels français. Ce livre montre en quoi les créations conceptuelles de Girard permettent de penser de façon réaliste et probable le processus d’hominisation, ainsi que toutes les spécificités humaines. Le modèle girardien nous aide à comprendre, tout en échappant aux difficultés auxquelles se sont heurtés la psychanalyse, le structuralisme ou encore la déconstruction, comment l’origine de la Culture n’est autre que l’apparition d’un mode de gestion particulier de la violence. Pour percevoir l’originalité et la force